Proteme

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Proteme crée un enrobage naturel prolongeant la conservation des fruits et légumes

16 septembre 2022

En partenariat avec ManEcho, société de conseil spécialisée en stratégie de distribution, LSA vous présente régulièrement des start-ups prometteuses. Ici, Proteme, qui développe un enrobage alimentaire pour les fruits et légumes, comme une seconde peau, invisible. Celui-ci prolonge leur durée de conservation et les protège contre les maladies de stockage. Tout en évitant les traitements pesticides post-récoltes.

Qui ?

Paul Malfoy, Valentin Sabatet et Benjamin Vignard se connaissent depuis dix ans. Diplômés respectivement d’AgroParisTech, des Universités de Poitiers et de Paris-Saclay, ainsi que de l’ENSCBP Bordeaux, ils témoignent déjà de solides expériences professionnelles pluridisciplinaires dans l’agroalimentaire, la recherche, et l’industrie, lorsqu’ils décident de réunirent leurs compétences autour d’un projet commun. Ce dernier aura du sens, tant en termes d’impact social qu’environnemental, en capitalisant sur ce que nous donne la nature. Dans un contexte de gaspillage alimentaire, où cinq millions de tonnes de fruits et légumes sont jetées chaque année en France, le trio décide de protéger le produit. Comment ? En développant une solution d’enrobage, comestible, permettant de conserver le fruit plus longtemps en évitant notamment les traitements phytosanitaires post-récoltes. Et comme ils ne laissent rien au hasard, les cofondateurs baptisent leur société Proteme : réunion de la première syllabe du mot protection avec la contraction d’endocarpe, mésocarpe et épicarpe, les trois parois constituant le fruit. La start-up est née. Pour consolider la structure et l’épanouissement du nouveau-né, le trio s’entoure d’un comité scientifique aux compétences reconnues.

Quoi ?

L’enrobage conçu par Proteme est un alliage synergique de biopolymères et d’ingrédients d’origine végétale. Il permet, par exemple, de rallonger de sept jours la conservation des bananes, qui ne dure en général que deux semaines maximum après sortie de murisserie. Soit 50 % de durée de vie supplémentaire. Deux applications sont possibles : les fruits et légumes le reçoivent en pulvérisation ou sont trempés dans la solution. Celle-ci est produite sous forme de poudre, que l’utilisateur dilue dans l’eau. À la différence d’un emballage classique, l’enrobage de la start-up est comestible : il s’agit d’une fine pellicule invisible, qui agit comme une seconde peau, en jouant deux rôles principaux : celui de barrière physique car il limite l’échange gazeux entre le fruit et l’atmosphère (il est en effet semi-perméable, le produit respire plus lentement) et celui de barrière microbiologique, car il l’aide à lutter contre les pathogènes, champignons ou bactéries, responsables des maladies. Et ce, de manière 100 % naturelle. C’est une solution tout en un, évitant les bactéricides et les fongicides, utilisés habituellement pour protéger le fruit lors de son stockage. Elle est compatible en agriculture biologique. Conformément à la réglementation européenne, l’enrobage n’a ni goût, ni odeur et ne modifie aucune propriété physique ou chimique de l’aliment. Pour l’heure, la start-up travaille à protéger le citron et la banane. Puis vise tous les agrumes, ainsi que le melon et les kiwis, avant d’appliquer sa solution aux fruits et légumes dont la peau est comestible. Elle est destinée à la fois aux coopératives agricoles, ainsi qu’aux distributeurs qui stockent leurs produits.

Et demain ?

En mai 2022, Proteme remporte le prix de l’innovation du concours Oddo BHF Young entrepreneurs awards, qui salue la start-up la plus disruptive parmi celles issues de l’ensemble des grandes écoles françaises. Le même mois, elle gagne aussi le troisième prix du concours national Agrinove, qui récompense les grandes tendances agroalimentaires nationales d’aujourd’hui et de demain. Actuellement dans la pépinière d’entreprises du marché de Rungis, Rungis & Co, Proteme est aussi hébergée par Le Food’Inn Lab d’AgroParisTech. Elle finalise sa levée de fonds en seed à hauteur d’1,2 million d’euros, et cherche encore 400 000 euros auprès de fonds d’investissement. Pour la fin de l’année 2022.

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