Hubcycle

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Hubcycle transforme les déchets agroalimentaires en nouvelles matières premières

25 avril 2023

En partenariat avec ManEcho, société de conseil spécialisée en stratégie de distribution, LSA vous présente régulièrement des startups prometteuses. Ici, Hubcycle : la jeune entreprise identifie les déchets d’origine végétale qui, grâce à leurs propriétés, et après transformation, vont servir de matières premières à d’autres industriels agroalimentaires. Le déchet devient ainsi une richesse pour celui qui le vend, celui qui le transforme et celui qui l’achète.

Qui ?

Biochimiste et phytochimiste, Julien Lesage, 29 ans, travaille d’abord à Grasse chez un parfumeur, puis en Bretagne sur les micro-algues. Dans les deux cas, il se rend compte que les déchets partant à la poubelle possèdent des molécules intéressantes. Peu à peu, il constate ce même gâchis dans l’ensemble du secteur agroalimentaire : les résidus d’origine végétale, générés continuellement et en grande quantité, après l’obtention du produit final voulu, sont jetés… Malgré leurs propriétés exploitables ! D’où l’idée de récupérer ces coproduits, comme il les nomme, afin de les transformer en nouvelles matières premières qu’utiliseront d’autres industriels. Hubcycle voit le jour en 2016. Elle est aujourd’hui basée en Avignon.

Quoi ?

La startup agit comme un intermédiaire entre l’usine qui rejette des coproduits de par son activité, et celle qui a besoin de nouvelles matières premières. Exemple ? Une chocolaterie torréfie les fèves de cacao dont les pellicules tombent. Or, celles-ci ont accumulé les arômes… Hubcycle les collecte, les transforme et les vend à des industriels de produits laitiers pour parfumer leur aliment. Autre cas : l’huile de lin est obtenue par pressage des graines. La structure solide (riche en fibres et protéines), auparavant donnée au bétail, peut devenir un émulsifiant naturel remplaçant le blanc d’œuf, servir aux boulangeries industrielles… Ou encore, l’entreprise de Julien Lesage a identifié un fournisseur qui, à partir de l’huile d’arachide, extrait l’arôme de la cacahuète. Une fois l’opération réalisée, l’huile, auparavant, n’était pas valorisée. Elle est aujourd’hui raffinée et utilisée en cuisson. Pour la startup, si l’agriculture coûte cher à la planète, elle peut considérablement réduire son impact en tirant profit de ses coproduits. Concrètement, la startup identifie les résidus, les achète, les transforme via des usines partenaires, et les revend quand elle a trouvé les débouchés. Une opération qui ne prend pas plus de dix à quinze semaines. Hubcycle garantit ainsi la qualité des nouvelles matières premières mises sur le marché. À ce jour, elle a analysé 800 coproduits. 10 % d’entre eux ont trouvé preneurs, et elle travaille d’arrache-pied à créer d’autres ponts entre les acteurs de l’industrie agroalimentaire.

Et demain ?

La jeune pousse a levé 5 millions d’euros en 2021 auprès de Daphni, Swen Capital, Citizen Capital et Bleu Capital. Son carnet de commandes pour 2023 devrait atteindre 3 millions d’euros. Forte d’une quinzaine de salariés, elle continue de recruter. Si elle identifie les coproduits d’abord en France, la startup prévoit de travailler sur des bassins de production en Europe de l’Est, en Israël, et en Amérique. Sa démarche, transversale, veut s’appliquer à tous les coproduits pour profiter de la grande diversité des composés qui, à ses yeux, ne doivent plus être considérés comme des déchets, mais une véritable richesse.

©Hubcycle