Verley

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Verley crée des protéines de lait sans vache

26 mai 2025

En partenariat avec ManEcho, société de conseil spécialisée en stratégie de distribution, LSA vous présente régulièrement des startups prometteuses. Ici, Verley (ex-Bon Vivant) qui fabrique des protéines de lait sans animal. Objectif : proposer une solution plus écologique et durable à l’industrie laitière en exploitant la fermentation de précision.

Qui ?

Les deux trentenaires, Hélène Briand et Stéphane Mac Millan, ont déjà un beau parcours derrière eux, lorsqu’ils se rencontrent en 2020. La première, ingénieure agronome, spécialisée dans la vache laitière, a travaillé pour le groupe Roullier (nutrition végétale et animale) pendant sept ans puis a rejoint une ferme produisant des insectes, en Asie, avant de rentrer en Europe. Le second, diplômé d’une école de commerce, ESCP, a créé deux startups dans les domaines de livraison de repas et mobilité électrique. Curieux, entrepreneur et soucieux des questions environnementales, Stéphane Mac Millan observe que le secteur laitier, responsable d’importantes émissions de gaz à effet de serre, consomme beaucoup d’eau avec une utilisation massive de terres agricoles. Or, la fabrication de protéines de lait, grâce à la fermentation de précision, se développe aux Etats-Unis et en Israël. Mais pas en Europe… Il y voit une opportunité intéressante. En janvier 2022, Hélène Briand et Stéphane Mac Millan créent la startup Bon Vivant. Avec comme objectif de fournir aux industriels des protéines de lait sans avoir recours aux vaches. Elles sont destinées à divers produits laitiers, comme les yaourts hyperprotéinés, les boissons… En 2025, la jeune pousse est rebaptisée Verley, nom plus adapté pour aborder le marché américain.

Quoi ?

La fermentation de précision est une technologie connue. Elle utilise des micro-organismes (comme des levures ou bactéries) programmés pour produire des protéines ou autres composés d’intérêt en fermentant. Exploitée depuis des décennies dans la pharmacie ou la production alimentaire (insuline, présure, vanilline), elle permet de créer des ingrédients durables. D’après les données de Verley, issues de son analyse de cycle de vie, conduite par une chercheuse indépendante et revue par les pairs selon la convention scientifique, les bénéfices environnementaux sont importants : – 72 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre, – 86 % de réduction de la consommation d’eau et – 99 % de réduction de l’utilisation de terres arables. Basée à Lyon et Paris, Verley dispose d’un laboratoire de mille mètres carrés pour sa recherche & développement. Elle fait appel à des partenaires industriels, qui ont la capacité d’exploiter la fermentation de précision à grande échelle. La jeune pousse a déjà déposé plusieurs brevets en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Ses protéines se présentent sous forme de poudres, comme le lactosérum, ingrédient utilisé par les industriels dans leurs produits laitiers.

Et demain ?

Forte d’une trentaine de salariés, la startup a déjà levé 15 millions d’euros en 2023 et est actuellement en discussion avec des investisseurs pour une autre levée de fonds. Verley prévoit de commercialiser une gamme de trois protéines fonctionnelles d’ici 2026. D’abord aux Etats-Unis, avec l’ouverture d’un bureau sur place. Son credo : devant la forte demande de produits laitiers et la baisse de la production, elle veut proposer une offre complémentaire, respectueuse, le plus possible, de l’environnement.

©Verley