Wadi
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Wadi donne une seconde vie à l’eau des douches
2 juillet 2025
En partenariat avec ManEcho, société de conseil spécialisée en stratégie de distribution, LSA vous présente régulièrement des startups prometteuses. Ici, Wadi, qui récupère et désinfecte l’eau de la douche chez le particulier. Pour la réacheminer vers les chasses d’eau, l’arrosage ou l’entretien extérieur de son habitat. Objectif : réduire de 40 % la consommation d’eau potable d’une maison.
Qui ?
Mathilde Moulin et Damien Oursel se rencontrent en 2022, alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique. Tous les deux ont déjà acquis une solide expérience professionnelle. Elle a travaillé dix ans dans le secteur de la potabilisation de l’eau, en France, sur le Paris-Dakar, mais aussi en Australie. Lui a assumé des fonctions commerciales Chez Otis, avant de créer une société de produits d’entretien ménagers écologiques, revendue depuis. Tous deux sont convaincus que l’eau, ressource précieuse, qui se raréfie, doit être préservée, dans le sud de l’Hexagone, mais aussi dans les autres régions françaises. D’ailleurs, face à la menace de pénurie, depuis 2024, un nouveau décret autorise la réutilisation des eaux dites « grises » (provenant de la douche) vers les WC et l’arrosage, si elles sont correctement désinfectées. C’est précisément la vocation de la startup Wadi, qui voit officiellement le jour en avril de l’année dernière. Son équipe, forte de cinq collaborateurs, se situe entre Aix-en-Provence et Lyon.
Quoi ?
Le système Wadi est installé dans la maison du particulier par un professionnel agréé. Une à deux journées suffisent pour le mettre en place. Aucun gros œuvre n’est nécessaire. Concrètement, Wadi récupère les eaux usagées de la douche et des lavabos : elles sont stockées dans un petit réservoir tampon puis filtrées par une membrane ultra-performante, sans consommable, dont l’efficacité est surveillée en continu. Traitées et recyclées, les eaux sont ainsi rendues propres à d’autres usages. En effet, une fois désinfectées, elles sont redistribuées vers les WC pour alimenter les chasses d’eau, l’arrosage et l’entretien extérieur. Elles peuvent également alimenter le lave-linge, en fonction de la configuration de la plomberie existante, si le client le désire. Conçu pour être efficace, durable et simple à installer, Wadi promet à ses utilisateurs une économie d’eau potable pouvant aller jusqu’à 40 %. Son coût total s’élève à trois mille euros pour un particulier. La jeune entreprise estime le retour sur investissement – selon les consommations des familles – entre cinq et dix ans. Ses clients considèrent qu’il est aujourd’hui nécessaire de limiter le gâchis de l’eau, pour des questions environnementales et éthiques. Ils sont également heureux de réduire leur facture, sachant que le prix de l’eau ne fait que grimper au fil des années.
Et demain ?
Après une levée de fonds de 450 000 euros, et le soutien de la BPI, entre autres, Wadi affiche l’ambition d’équiper le maximum de foyers français. Elle se tourne aussi vers les bailleurs sociaux et les campings, afin de doter des habitats de différentes natures, et à plus grande échelle. La jeune pousse est notamment convaincue que le secteur du bâtiment, qui intègre aujourd’hui beaucoup de critères liés à la réduction de la consommation énergétique, devrait aussi prévoir des normes techniques destinées à économiser l’eau. Afin d’éviter de futures pénuries que le sud de la France a déjà connues. Et auxquelles certaines communes ont réagi en interdisant l’arrosage des jardins, voire la construction de piscines privées, notamment. Tout récemment, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan a averti que la France s’expose « à de graves tensions » hydriques d’ici 2050, si elle ne change pas ses usages de l’eau. Dans ce contexte, Wadi se veut entreprise à mission, celle du recyclage de l’eau : pour cesser de gaspiller une ressource aussi rare et vitale, pour capter à la source une des plus grandes économies potentielles, celle de l’usage domestique, et pour donner les moyens à chacun, grâce à sa technologie, de devenir son propre producteur d’eau.
©Wadi